Non ! La douleur des personnes atteintes de fibromyalgie n’est pas que dans leur tête. Cette maladie, longtemps considérée comme psychosomatique, est reconnue comme une véritable pathologie douloureuse et chronique, regroupant une centaine de symptômes. Un syndrome qui concerne 2% de la population. Lumière sur cette maladie « invisible », qui est encore mystérieuse.
Invention du malade pour attirer l’attention ou souffrance réelle ?
Même si les examens effectués ne mettent en évidence aucune anomalie biologique, les souffrances de la personne atteinte de fibromyalgie sont réelles : des douleurs diffuses, intenses, permanentes et chroniques, avec des poussées plus intenses. Elles s’accompagnent de fatigue inexpliquée, dès le matin, aggravée par l’effort. Des troubles du sommeil sont également présents, avec un sommeil jugé non réparateur. A cela peuvent s’ajouter d’autres symptômes associés différemment : troubles digestifs, troubles de l’articulé dentaire avec douleurs des mâchoires, anomalies urinaires, bouche sèche, jambes sans repos avec des crampes nocturnes, troubles de la concentration et de la mémoire… une liste non exhaustive, mais dans tous les cas, la triade « douleur, fatigue, troubles du sommeil » est un signe essentiel.
En raison de la douleur, la qualité de vie de la personne s’en retrouve altérée, car elle est invalidante rendant impossible d’effectuer une tâche ou un exercice physique. Et plusieurs facteurs aggravent les troubles : inactivité, stress, froid, humidité, émotions… Comme on a du mal à croire les malades, même dans le milieu médical, des souffrances psychologiques (symptômes dépressifs et troubles anxieux) sont aussi présentes.
Comment expliquer cette hypersensibilité ?
Ce que l’on sait, c’est que la personne atteinte de fibromyalgie présente une hyperalgésie (perception anormalement importante de stimulations douloureuses), et une allodynie (une douleur pour des stimulations non douloureuses chez le sujet normal). Certaines pistes sont avancées, mais restent à valider : prédisposition familiale, dysfonctionnement au niveau des zones du cerveau chargées de percevoir et d’analyser la douleur, traumatismes ou troubles psychiques, mauvaise adaptation au stress, infection virale notamment, isolement social, ou autres maladies sous-jacentes. Dans tous les cas, les scientifiques s’accordent à dire que les causes de la fibromyalgie sont multifonctionnelles.
Le questionnaire FIRST permet d’orienter le diagnostic. Mais la présence d’un ensemble de symptômes est suffisante. Il s’agit de :
- douleur diffuse répartie sur l’ensemble du corps (à droite et à gauche, au-dessus et en dessous des hanches) et qui dure depuis plus de trois mois ;
- douleur au niveau de la colonne vertébrale ;
- douleur à la pression de dix-huit points du corps bien définis (cou, épaules, dos, hanches, creux des reins, creux des coudes, etc.). Pour confirmer le diagnostic de fibromyalgie, onze ou plus de ces dix-huit points doivent être anormalement sensibles à la pression d’un doigt.
Les examens complémentaires ont pour but d’éliminer d’autres maladies qui peuvent provoquer des symptômes similaires à ceux de la fibromyalgie.
Quelle prise en charge pour la fibromyalgie ?
Il n’existe pas de médicaments spécifiques pour traiter la fibromyalgie. Les traitements non médicamenteux sont ceux de première intention pour améliorer certains symptômes. Le traitement médicamenteux est réservé aux personnes chez qui les recommandations n’ont pas amélioré la douleur et/ou le sommeil. Ainsi, la prise en charge est adaptée au cas par cas. L’objectif vise à diminuer la douleur, la fatigue ainsi que le handicap sur la vie quotidienne, mais aussi à améliorer le sommeil. On fait appel à l’acupuncture, une cure thermale, et/ou à la psychothérapie comportementale et cognitive. L’activité physique est indispensable pour l’autonomie de la personne. Elle s’avère aussi efficace pour gérer la douleur. Toutefois, ce sera de l’APA (Activité Physique adaptée) : des exercices gradués et adaptés selon les moyens de chaque patient (natation, tai-chi, qi gong ou marche nordique).
Comme l’on ne connait pas encore les causes de la fibromyalgie, il est difficile de la prévenir. Il est donc primordial de maintenir une hygiène de vie la plus saine possible. Dans plus de 80% des cas, elle touche les femmes entre 30 et 55 ans, mais apparaît plus fréquemment autour de la ménopause. Aussi, si vous vous sentez concerné, n’hésitez pas à approcher votre médecin pour ne pas souffrir en silence.
Référence
https://www.vidal.fr/maladies/douleurs-fievres/fibromyalgie.html
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/fibromyalgie/comprendre-fibromyalgie
https://fibromyalgiesos.fr/les-100-symptomes-de-la-fibromyalgie/
