Ostéoporose, quand les os se fragilisent

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste. Relecture par Anaëlle Le Page, Chargée de Qualité
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L’ostéoporose est une maladie du squelette qui affecte plus les femmes que les hommes, notamment celles de plus de 50 ans. Sa prévalence augmente avec l’âge. C’est aussi l’une des causes les plus fréquentes de fractures, même pour des traumatismes minimes. Heureusement, il existe des moyens de prévention. 

Comprendre l’ostéoporose

Cette maladie squelettique est caractérisée par la raréfaction du tissu osseux. Cette dernière résulte d’un déséquilibre du remodelage osseux : le renouvellement du tissu osseux baisse alors que sa destruction augmente. La conséquence est l’amincissement de la trame osseuse qui fait que l’os se fragilise. Autrement dit, la quantité et la qualité de l’os diminuent et ils peuvent se fracturer facilement.  

L’ostéoporose est une maladie heureusement indolore. En revanche, elle est une cause fréquente de survenue de fracture. On la nomme alors ostéoporose fracturaire. Si tous les os sont concernés par l’ostéoporose, les fractures touchent plus certaines zones que d’autres. Il s’agit des vertèbres, du col du fémur, des os de l'avant-bras et du poignet ainsi que du col de l'humérus à l'épaule. Mais les fractures du bassin sont également assez fréquentes.

Les facteurs favorisant l’ostéoporose

L’âge et le sexe sont les premiers facteurs de risque de survenue de l’ostéoporose. On le sait, il y a beaucoup plus de femmes touchées que d’hommes. En effet, on estime que 39% des femmes de 65 ans en souffrent et 70% de celles âgées de 80 ans et plus. Le risque d’apparition d’ostéoporose est d’autant plus élevé que la ménopause est précoce (survenant avant 40 ans), comme une ablation des ovaires par exemple.

Les maladies endocriniennes représentent également des facteurs de risque, surtout si celles-ci sont tardivement prises en charge. Il s’agit entre autres de l’hyperthyroïdie et de l’hyperparathyroïdie. Dans le même registre, les pathologies ayant présenté la nécessité de prise de corticoïdes au long cours (au moins 3 mois consécutifs) favorisent l’ostéoporose : maladie de Crohn ou maladies rhumatismales par exemple.

Les traitements hormonaux sont aussi incriminés dans l’apparition de l’ostéoporose : endométriose, cancer du sein ou de la prostate. 

L’hygiène de vie influence également sur le capital osseux d’une personne : une alimentation pauvre en calcium et/ou riche en sel, protéines, café et/ou thé, la sédentarité, le tabagisme et l’alcoolisme sont autant de facteurs qui ont pour conséquence une déminéralisation osseuse. Enfin, la maigreur (IMC < 19) est également un autre facteur favorisant l’ostéoporose. 

Il faut également prendre en compte une carence en vitamine D qui est essentielle à l'absorption intestinale du calcium et à la minéralisation osseuse.

Quels examens pour dépister ou diagnostiquer l’ostéoporose ?

L’ostéodensitométrie est l’examen par excellence pour dépister ou diagnostiquer une ostéoporose. C’est un examen d’imagerie médicale non invasive et indolore qui permet d’évaluer la densité osseuse et leur contenu en minéraux. Elle est peut-être prescrite par le médecin s’il la juge nécessaire, notamment chez les sujets à risque. Mais le/la patient(e) peut aussi la demander pour connaître sa situation vis-à-vis de l’ostéoporose. 

Des recommandations pour prévenir l’ostéoporose

Pour préserver le capital osseux, l’organisme procède à un renouvellement du tissu osseux, et ce, tout au long de la vie. C'est pourquoi l’ostéoporose est considérée comme une maladie évitable, quand bien même elle serait une maladie liée à l’âge. Pour la prévenir, l’hygiène de vie joue un rôle primordial :  

  • Consommer des aliments riches en calcium pour un apport suffisant au quotidien. On le retrouve dans certaines eaux minérales, les produits laitiers, les amandes et les graines ainsi que les fruits séchés. Le besoin quotidien d’un adulte est de 1000 à 1200mg par jour, et plus à partir de 50 ans. 
  • Avoir un apport en vitamine D suffisant pour fixer le calcium sur les os et réduire son élimination. Pour ce faire, une exposition quotidienne au soleil ainsi que la consommation régulière de poissons gras sont nécessaires. 
  • Favoriser l’absorption du calcium en évitant de consommer certains aliments en même temps que ceux qui en apportent : betterave, rhubarbe, épinards, oseille… ainsi que ceux contenant des tanins comme le thé. 
  • Éviter la perte de calcium en limitant la consommation de café, chocolat, sodas et aliments transformés contenant de l’acide phosphorique ainsi que l’alcool. L’excès de protéines favorise également la fuite urinaire du calcium.
  • Effectuer une activité physique régulière pour renforcer la solidité des os et optimiser l’équilibre. Pour les personnes présentant des difficultés locomotrices, des APA (activités physiques adaptées) sont à privilégier. Il faut alors approcher un kinésithérapeute pour les mouvements adaptés à chaque situation.

La supplémentation en calcium et en vitamine D est souvent recommandée chez les personnes à risque pour prévenir l’ostéoporose. La prise en charge médicamenteuse de celle-ci a surtout pour objectif de prévenir les fractures. La décision de l’instaurer est évaluée par le médecin et doit se faire sous surveillance régulière, toujours accompagnée d’APA. Des mesures supplémentaires par port de protecteurs ainsi que l’aménagement du domicile pour prévenir les chutes peuvent être nécessaires. 

Sources :
Ameli
Vidal
Société Française de Rhumatologie
Inserm