Tout savoir sur la scoliose

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste. Relecture par Anaëlle Le Page, Chargée de Qualité
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La scoliose est caractérisée par une déviation permanente de la colonne vertébrale ou rachis. Cette déformation est non réductible, car liée à la rotation des vertèbres par rapport à leur axe vertical normal. Elle concerne autant les enfants que les adultes et peut affecter la qualité de vie lorsqu’elle est importante. Comment la dépister et la soigner ? Que faut-il éviter de faire ? Nous vous offrons des éléments de réponse. 

Qu'est-ce qu’une scoliose ? 

La scoliose est une déformation permanente et tridimensionnelle de la colonne vertébrale. Elle est la conséquence d’une rotation des vertèbres. Elle survient habituellement au cours de l’enfance, souvent sans raison décelable. C’est la scoliose dite idiopathique qui concerne plus de 70% des cas, avec un risque d’aggravation tout au long de la croissance. Son évolution est souvent accélérée au cours de la période de puberté. La scoliose affecte préférentiellement la colonne dorso-lombaire, mais peut aussi se situer au niveau cervico-dorsal. Elle est généralement à courbure unique, mais peut aussi être double de sorte que l’ensemble de la colonne forme un S sur le plan vertical. Néanmoins, on ne parle de scoliose que lorsque cette déviation est supérieure à 10°. 

Comment reconnaître une scoliose ?

Le dépistage d’une scoliose est facile à faire, et n’importe qui est capable de le faire : il suffit de demander à la personne de se pencher en avant, les mains jointes entre les jambes légèrement écartées, les hanches bien à l'horizontale. En cas de scoliose, une gibbosité (bosse) sera visible permettant d'affirmer l'existence d'une lésion structurale. Par ailleurs, en position debout et vu de face, on peut voir une translation latérale du tronc lorsque la scoliose est courbure unique. Cette translation s’accompagne également d’une asymétrie de la taille avec une hanche paraissant plus haute que l'autre. Le diagnostic est à confirmer par la radiographie de la personne en position couchée. En effet, cette technique permet de faire la différence entre une vraie scoliose et une simple attitude scoliotique. Cette dernière est une déformation provoquée par une mauvaise posture. Ainsi, la déformation n’est pas fixée et sur la radiographie couchée, les courbures disparaissent. 

Pourquoi la scoliose se développe-t-elle ? 

Comme mentionné, la majorité des scolioses apparaissent sans raison décelable. Néanmoins, des recherches tendent à démontrer qu’il existerait des cas familiaux, et donc génétiques dans 10% des cas. Autrement, une scoliose peut faire suite à une maladie neuromusculaire, osseuse, tumorale ou être due à une malformation.

L’évolution d’une scoliose dépend de plusieurs facteurs, mais principalement de l’âge osseux de la personne et de l’angulation de la scoliose. Ainsi chez l’enfant ou l’adolescent, si l’angulation (angle de Cobb) est : 

  • inférieure à 20° : le risque d’aggravation est minime, mais nécessite une surveillance régulière, deux fois par an
  • entre 20 et 30° : la scoliose peut être stationnaire ou s’aggraver
  • supérieure à 30° : le risque d'aggravation est important

À l'âge adulte, si l'angulation de la scoliose est supérieure à 45°,  elle continue d'évoluer de l'ordre de 0,5 à 1° par an.

Une scoliose est généralement indolore même si parfois la personne peut se plaindre de lombalgie ou de dorsalgie. La déformation étant inesthétique, l’impact est plus psychologique pouvant altérer la qualité de vie du scoliotique. Cependant, lorsque la courbure est importante, la déformation thoracique peut réduire considérablement les capacités cardio-respiratoires de la personne et peut provoquer des douleurs importantes. 

La prise en charge d’une scoliose

Le premier objectif du traitement d’une scoliose évolutive est de limiter l’aggravation de la déformation de la colonne vertébrale et faire en sorte que l’angle de Cobb soit maintenu en dessous de 30°. Ainsi, lorsque celui-ci est inférieur à 30°, une surveillance régulière est mise en place : au moins 2 fois par an, parfois plus, selon l’âge. 

Chez l’enfant et l’adolescent, donc en pleine croissance, le port de corset (traitement orthopédique) est indiqué si l’angle de Cobb est compris entre 35° et 45°. Ceci pour qu’à la fin de la croissance, on obtienne une stabilisation de la courbure même si celle-ci peut tout de même évoluer légèrement. 

Dans les deux cas, la kinésithérapie est de mise pour maintenir une musculature tonique et une souplesse rachidienne, mais également pour maintenir ou améliorer les capacités respiratoires en cas de port de corset. 

La chirurgie est indiquée pour les patients en croissance et qui présentent une courbe de plus de 40°, ou pour ceux en fin de croissance présentant une courbure de 45° et plus.

ll est impossible de prévenir la scoliose. Ainsi, un dépistage précoce reste le moyen le plus sûr pour stabiliser au mieux une scoliose évolutive. Il doit être effectué par le pédiatre lors des différentes visites systématiques de l’enfant. La présence d’une scoliose n’est pas une raison de ne pas pratiquer un sport. Au contraire, il est même recommandé, même en cas de port de corset, car la colonne vertébrale est faite pour bouger. De plus, le sport diminue les risques d’aggravation, car il renforce la musculature. En cas de doute, n’hésitez pas à demander conseil auprès de votre médecin ou kinésithérapeute. 

Sources :
Ministère de la santé et de la prévention
Inserm
Ameli