Le téléphone portable, notre meilleur ennemi

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste. Relecture par Anaëlle Le Page, Chargée de Qualité
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Le téléphone portable, notamment le smartphone, est devenu un appareil indispensable et le moyen de communication le plus prisé. Toujours à portée de main, on n’a pas toujours conscience du temps que l’on passe les yeux rivés sur le petit écran. Son usage est de plus en plus intensif, surtout chez les plus jeunes. Ce qui pourrait, à long terme, avoir des impacts plus ou moins graves sur la santé.

Les effets du téléphone portable sur la santé

Smartphone et cancer

Un smartphone fonctionne comme émetteur et récepteur radio grâce à des antennes intégrées dans sa structure, avec des radiofréquences (RF) comprises entre 450 MHz et 2 watts. Allumé et utilisé pour effectuer des tâches, il émet des énergies à effets thermiques, provoquant un échauffement des tissus organiques à proximité. Mais cette chaleur est trop faible et facilement évacuée par l’organisme pour être à l’origine de cancers.

Les effets sur le sommeil

La lumière bleue émise par les écrans est responsable de troubles du sommeil lorsqu’on y est exposé le soir (difficulté à s’endormir ou réveils nocturnes). Ces effets sont observés pour tout type d’écran.

Téléphone portable et santé des yeux

L’usage à outrance d’un écran a des effets néfastes sur les yeux : fatigue oculaire accrue, dommages sur le cristallin, apparition de la myopie…

Les troubles de l’audition

Ces troubles - hypoacousie (baisse de l’audition) et/ou acouphènes - sont les conséquences d’une écoute prolongée et amplifiée de musique avec casque. 

Les douleurs cervicales 

Le text-neck est le nom donné pour les douleurs cervicales causées par le fait d’avoir la tête courbée vers l’avant sur une période plus ou moins longue. Elles résultent de tensions et de contractures au niveau de la nuque. Sur le long terme, cette posture peut même déformer l’alignement du rachis : on parle alors d’une cyphose. 

La tendinite du pouce

C’est une inflammation provoquée par le mouvement répétitif du pouce lors de la manipulation du clavier. Celui-ci peut alors devenir douloureux même lorsqu’il est au repos, rendant les manipulations d’objets difficiles, car c’est un doigt qui participe à la préhension.

L’addiction au téléphone

Eh oui, cela existe également, même si on en parle peu. C’est la nomophobie : la peur excessive d’être séparée de son téléphone. L’addiction se manifeste par le fait d’être disponible à tout moment pour envoyer ou répondre à des messages ou des mails, communiquer sur les réseaux sociaux… avec des angoisses ou des anxiétés lorsque l’appareil n’est pas à portée de main. 

Quelques conseils pour profiter sainement de votre téléphone portable


Un bon usage du téléphone portable permet d’en profiter au maximum sans pour autant nuire à la santé :

  • Utilisez un kit mains libres avec fil pour effectuer vos appels et faites-le dans un endroit où vous avez une réceptivité maximale
  • Écourtez vos échanges, et de manière générale, limitez votre temps d’usage
  • Placez votre téléphone dans un sac lorsque vous ne l’utilisez pas
  • Limitez le volume de votre casque ainsi que votre temps d’écoute pour vos musiques
  • Arrêtez de regarder votre appareil au moins une heure et demie avant de vous coucher
  • Placez votre smartphone loin de votre tête de lit 
  • Éteignez-le en cas de surchauffe et évitez de l’utiliser lorsqu’il est en charge 
  • En cas de port d’implant, gardez une distance d’au moins 15cm avec votre appareil médical

Le téléphone portable est un outil indissociable de la vie moderne. Même si les études menées à ce jour démontrent que le risque de cancers est faible, celui-ci n’est pas à exclure en cas d’usage intensif. Et s’il n’y a pas encore d’âge minimum pour utiliser un portable, son usage est déconseillé chez les enfants de moins de 15 ans. En effet, leur crâne est plus fin et leur cerveau est donc plus exposé aux radiofréquences. Et n’oubliez pas ! Votre téléphone portable est un outil comme un autre sur lequel vous avez plein pouvoir, et non le contraire.

Sources :
Inserm
Ministère de la Transition Écologique