L’andropause, on en parle ?

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste. Relecture par Anaëlle Le Page, Chargée de Qualité.
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L’andropause, cela vous parle ? Ce serait l’équivalent de la ménopause chez l’homme avec cependant des différences. L’andropause garde tout son mystère, car on en parle bien peu. Et pourtant, elle peut affecter non seulement la sexualité mais aussi la santé en général. Il est donc grand temps d’en parler et de finir d’en faire un sujet tabou. 

Qu’est-ce que l’andropause ? 

L’andropause est la conséquence d’une baisse de production de testostérone, l’hormone mâle principale. On l’appelle aussi « déficit androgénique lié à l’âge ». Cela provoque des changements chez l’homme, sur le plan sexuel et la santé en général. Si on la compare souvent à la ménopause, ces deux phénomènes présentent pourtant de grandes différences. La bonne nouvelle, c’est que malgré l’andropause, la fertilité de l’homme reste intacte. De plus, elle ne concernerait qu’un faible pourcentage d’hommes. Ce qui est plutôt rassurant, non ?

Reconnaître l’andropause

Contrairement à la ménopause marquée par l’arrêt de production d’hormones, l’andropause se caractérise par une baisse de celles-ci. Elle débute dès 40-45 ans, mais pour la majorité, elle ne se manifeste que vers la soixantaine. De plus, tous les hommes ne sont pas concernés, du moins pas avant 70 ans.

Cette baisse a évidemment des répercussions. Sur le plan sexuel, cela se traduit par une baisse de la libido ainsi que par des troubles de l’érection : elles sont moins rigides, voire inexistantes, et moins nombreuses.

Sur le plan global, l’homme peut présenter :

  • une fatigue inhabituelle, une baisse d’énergie avec une récupération plus longue
  • des troubles du sommeil
  • des troubles de l’humeur : irritabilité et nervosité, voire dépression
  • une sudation plus importante même en dehors d’efforts physiques, des bouffées de chaleur

Des modifications physiques sont également présentes : 

  • diminution de la pilosité
  • fonte musculaire
  • prise de masse graisseuse abdominale
  • gynécomastie : seins plus proéminents en raison de la graisse qui s’y loge également

Que faire en cas d’andropause ?

Ne pas hésiter à consulter

Devant tout symptôme qui s’apparente à une andropause, il est recommandé de consulter votre médecin généraliste habituel, un urologue, un médecin sexologue ou un andrologue. Ce dernier effectuera des examens, dont des dosages hormonaux, pour déterminer le taux de testostérone sous ses différentes formes. En effet, on ne peut parler d’andropause que si ce taux est inférieur à 3,5 ng/ml. Néanmoins, celui-ci varie en fonction de l’âge, mais également de différents paramètres : heure de prise de repas, heure du jour, prise de médicaments et taux de triglycérides. Il effectuera d’autres examens pour éliminer une cause autre que l’andropause à l’apparition des symptômes. Une supplémentation hormonale est à envisager si le taux total de testostérone est inférieur à 2,3 ng/ml et en l’absence de contre-indications à sa prescription. 

Quelques conseils pour bien vivre l’andropause

Certains hommes peuvent être affectés par les changements inhérents à l’andropause, surtout sur l’aspect physique. Aussi, pour limiter la prise de poids ou pour en perdre, adoptez une hygiène alimentaire en limitant la consommation de certains produits qui peuvent interférer dans la fonction hormonale :  

  • gras et matières grasses trans
  • sucre
  • charcuterie
  • alcool et tabac
  • céréales riches en gluten
  • soja et graines de lin
  • réglisse

Privilégiez des aliments qui augmenteraient la production de testostérone : 

  • noix
  • huiles de coco, olive et beurre (avec modération toutefois)
  • poissons gras : sardines, maquereaux…
  • jaune d'œuf
  • huîtres et fruits de mer, source de zinc et d'iode
  • haricots secs, source de zinc et de vitamine D
  • avocat, source d'acide folique, vitamine B6, zinc et potassium

La pratique d’une activité physique régulière aide non seulement à réduire le poids, mais aussi à gagner en vitalité et en énergie. En cas d’andropause, le traitement seul des troubles érectiles n’est pas suffisant. Une prise en charge globale doit être envisagée. Un soutien psychologique peut être utile pour accompagner le patient par rapport aux changements qui s’opèrent en lui. Mais rassurez-vous messieurs, l’andropause n’est pas synonyme de fin de votre vie sexuelle. À vous de la réinventer !