Herpès labial ou bouton de fièvre : comment le soigner ?

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste. Relecture par Anaëlle Le Page, Chargée de Qualité.
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Cela vous est peut-être déjà arrivé de constater des boutons sur une zone du pourtour de vos lèvres. Sans crier gare, ou presque, voilà que des vésicules associées à une sensation de brûlure ou de picotement ont fleuri. C’est à coup sûr un herpès labial ! C’est peut-être votre première poussée, ou peut-être pas. Focus sur cette affection assez courante et habituellement bénigne qu’il faut néanmoins traiter pour éviter certaines complications. 

Qu'est-ce que l’herpès labial ? 

À quoi est dû l’herpès labial ?

L’herpès labial ou bouton de fièvre est une maladie virale très courante et endémique dans le monde. Il est provoqué par le virus herpès simplex virus 1 ou HSV1. Le premier contact ou primo-infection avec le HSV1 se fait habituellement dans l’enfance. Il se fait par contact direct par le biais d’un baiser ou de la salive. C’est la muqueuse buccale qui fait office de porte d’entrée du virus dans l’organisme. Et une fois qu’il est dedans, c’est pour la vie. Le HSV1 reste endormi dans un ganglion lymphatique. C’est ainsi que la maladie ne se manifeste que par poussées et à des intervalles plus ou moins longs.    

Reconnaître un herpès labial 

Le diagnostic d’un bouton de fièvre est facile à poser. Il se manifeste d’abord par des sensations de picotements, de démangeaisons ou de brûlures sur une zone du pourtour des lèvres. Ces signes durent de quelques heures à 2 jours. Parfois, il s’agit d’une simple sensation de tension. Puis les lésions herpétiques apparaissent : des vésicules renfermant un liquide clair, parfois jaunâtre, agglomérées en bouquet. Elles reposent sur un fond rouge et peuvent former une véritable bulle. Par la suite, le liquide devient opaque, se rompt spontanément pour laisser place à une croûte qui va tomber sans laisser de cicatrice. On peut observer, chez certaines personnes, une fièvre au moment de l’éruption. 

Pourquoi a-t-on une poussée d’herpès labial ? 

Le virus HSV1 est latent chez 80% des personnes infectées. Seules 20% d’entre elles vont développer la maladie avec une incubation relativement longue. Certains facteurs favorisent le réveil du virus qui va se multiplier et être à l’origine d’une poussée :

  • toute infection sous-jacente, autre que celle à HSV1, et qui provoque une baisse de l’immunité
  • le stress
  • la fatigue
  • la période menstruelle chez la femme
  • une prise de corticoïdes et immunosuppresseurs notamment
  • une période de convalescence
  • l’exposition au froid ou au soleil…

Que faire en cas de poussée d’herpès labial ? 

Une poussée d’herpès labial guérit spontanément en 10 à 15 jours. Les gênes qu’elle occasionne peuvent cependant être importantes, sans parler de l’aspect inesthétique des lésions. Elle peut exceptionnellement atteindre l’œil - on parle de kératite herpétique - ou provoquer une encéphalite herpétique chez les nourrissons. Le bouton peut également se surinfecter. C’est pourquoi il est toujours recommandé de le traiter dès la survenue des signes annonciateurs. 

Le traitement consiste en une prise d’antiviraux. S’ils ne permettent pas de guérir définitivement de l’infection à HSV1, ils réduisent la durée de la poussée, sa gravité ainsi que sa fréquence. Les lésions quant à elles doivent être nettoyées avec un antiseptique. Et au besoin, on peut compléter le traitement par la prise d’antalgique.

Comme la contagion est élevée en période de poussée, dès les premiers signes jusqu’à l’apparition des croûtes, certaines précautions sont à prendre : 

  • éviter de toucher les lésions et les yeux
  • se laver les mains fréquemment
  • utiliser des linges de toilette personnels et en changer au quotidien
  • éviter les embrassades
  • abstinence sexuelle ou tout au moins les rapports oro-génitaux pour prévenir la contamination génitale
  • éviter de partager tout objet en contact avec la salive

A noter : des risques de transmission de l’herpès labial hors poussée existent aussi. Si on ne peut en guérir définitivement, une bonne hygiène de vie permet néanmoins de limiter les poussées.

Sources :
OMS
Ameli
Vidal