Philippe Levy, pharmacien co-titulaire de la Pharmacie des Portes de Toulon, dans le Var (83), adhérent du Groupement Giphar.

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Portrait :
J’exerce en tant que pharmacien d'officine depuis 1994. Et aujourd’hui, je suis titulaire d’une pharmacie à Toulon, associé à mon frère François. La pharmacie compte une équipe de 12 personnes, dont 3 pharmaciens, 7 préparateurs et 2 apprentis. Je dirais que notre patientèle vient de tous horizons : de quartiers, de passage, mais aussi de sorties cliniques car nous avons deux cliniques à proximité. 

Pour décrire mon expérience professionnelle, j’ai une formation de naturopathe en complément de ma formation de pharmacien. Personnellement, je suis plutôt axé aromathérapie et médecines naturelles… Sans pour autant renier le reste ! Mais je dirais que la médecine douce fait aussi partie des outils thérapeutiques, et qu’elle peut très bien venir soutenir le traitement de certaines pathologies.
J'ai aussi une bonne expérience du numérique. Car en 1995, j'étais un des premiers pharmaciens à être présent sur internet à Marseille. C’est à la suite d’une expérience professionnelle aux Etats-Unis (c’est vers les années 90 que ça a démarré là-bas) que rapidement, j'ai compris l'intérêt d'internet pour trouver des informations de santé, pour s’informer. Pas encore pour communiquer. Ensuite en 2007, j’ai eu une expérience dans le BIO et j’ai ouvert un site de vente en ligne. C’était vraiment au tout début, et c’était un peu difficile car il n'y avait pas du tout de liaison avec les LGO (logiciels de gestion d’officine), j’ai dû apprendre à communiquer donc je me suis formé au référencement (gratuit et payant avec Google Ads - interdit aux pharmacies -)... Mais finalement, on se rend compte que la vente en ligne pure et dure telle qu'on la voit sur d'autres sites marchands : c'est très peu rémunérateur. J’ai donc choisi de recentrer mon activité et d’appliquer mes nouvelles compétences au secteur de l’officine !

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier de pharmacien ? 

Ce que j'aime le plus dans mon métier de pharmacien : c'est l'échange. C’est vraiment la sensation d'être utile. Quand on prend le temps d'écouter les gens, les gens prennent le temps de nous écouter lorsqu’on les conseille. Etre “un vendeur de boîtes” ne me plait pas, moi j'aime avoir la sensation d'être utile aux gens et de les servir dans leur vie car notre métier est d'être professionnels de santé avant tout.

Comment vivez-vous les évolutions de votre métier ?

Je trouve que les évolutions sont très importantes. D'une part, car ces évolutions représentent de gros changements et qu'il faut être capable de s'adapter. Et d'autre part, parce que c'est ce qui va faire que notre métier va devenir plus central dans le domaine de la santé (avec plus d'échanges entre professionnels, et un renforcement du rôle des pharmaciens). Si certains ne le voient pas comme ça et estiment que c’est une corvée… Moi je pense que ce n'est pas du tout une corvée : les entretiens c’est important car souvent on se rend compte, par exemple, que pour les AVK, les gens ne suivent pas de régime, on est constamment en train d'adapter les doses, alors que s’ils en suivaient un, ça ne serait pas utile. Mais ils ne sont pas au courant... et ça représente, aller, 1 personne sur 10. Que ce soit durant un entretien pharmaceutique ou bien au comptoir, lors de la dispensation du médicament, je veille à toujours bien informer les patients ! C’est hyper important pour moi : il faut que ce soit systématique ! Ca peut paraitre évident mais ça ne l’est pas pour tout le monde donc, il faut le répéter et être vigilant.

Et nous nous sommes aussi formés à la vaccination en tant que pharmaciens. On a notre pièce, le frigo dans lequel on va stocker les vaccins etc… Donc, ça y est, on est parés pour la campagne, on est prêts !

Dans quels cas utilisez-vous votre site internet ? 

Alors, je suis équipé du Scan and Collect depuis bientôt un an, et depuis peu, on propose également le Click and Collect. 

Pour l'instant, très sincèrement, nous n'avons encore que peu de commandes passées par le Click and Collect, mais c'est vrai que ça repose également sur le "faire-savoir', comme pour le Scan & Collect, et ça, ça prend du temps ! Il faut prendre le temps d’expliquer l’intérêt aux patients "Si vous aviez fait votre shopping en amont, vous auriez gagné du temps au comptoir…” etc. Mais il faut aussi bien les rassurer sur le fait qu’il y a tout autant de conseils dispensés par ce biais, car on ne se contente pas seulement de leur donner la commande : on profite du temps gagné pour faire du conseil associé, on s’assure que ça corresponde bien à leurs besoins... Le plus gros intérêt du Scan & Collect, c’est le gain de temps vis-à-vis de la préparation d’ordonnances homéopathiques ! 

Idéalement, qu’attendez-vous de cet outil ? 

Aujourd’hui, j’aimerais que l'intérêt de cet outil soit compris par tous, et notamment par l'équipe. Il y a nécessairement un travail d'explications à réaliser auprès du personnel pour qu'il comprenne pourquoi on le met en place. Car pour faire savoir aux patients qu'on a le site internet, il faut qu'on leur présente, or c’est l'équipe qui va avoir le plus de contacts avec la patientèle. Alors pour qu’ils comprennent l'intérêt pour eux et pour le patient, c’est à dire : moins de pression au comptoir quand il y a de la foule, etc, ils ont pu installé l'application mobile et ont testé eux-mêmes le site internet en temps que patients. 

Quels sont les autres outils que vous avez adoptés ou que vous aimeriez avoir dans votre pharmacie ? 

Alors, nous utilisons la radio ainsi qu’un écran HD pour reprendre les promotions qui sont en cours sur le mois. J'y intègre également les publicités qui sont diffusées à la TV par les laboratoires : ça fait un rappel pour nos patients, qui souvent nous demandent "Ah tiens j'ai vu ça à la TV, est ce que vous l'avez..?"

On a également des tablettes tactiles pour la salle d'orthopédie, qui nous permettent de visualiser et de choisir avec le patient le modèle de collants ou de ceinture qu’il souhaite, par exemple. On peut commander directement depuis la tablette ! C’est plus simple. 

De mon côté, je reçois mes mails sur ma montre, donc je dis "Tiens on a reçu une ordo !", et au niveau de l'équipe, on a même créé des adresses mails professionnelles reliées à un calendrier partagé qui permet d'informer toute l'équipe dès qu'un évènement est organisé (type formation).

Quel est le plus grand bénéfice que vous tirez du site internet ? 

Je dirais que c'est plus un bénéfice en termes d'image. On parlait d'être connecté : aujourd'hui, les trentenaires sont des gens connectés depuis déjà des années ! C’est une patientèle qu’il est important de capter, car ces adultes actifs qui n'ont pas toujours le temps de faire des allées et venues comprennent tout de suite l'intérêt du site. On attire plus de cette patientèle depuis que l’on a mis en ligne notre site internet. Surtout que cette patientèle est celle qui est statistiquement la moins fidèle… Donc si on est visible et qu’on propose des outils digitaux, c’est tout bon, et c’est génial pour eux ! 

Merci beaucoup Philippe !

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