Le Covid long, une maladie parfois invalidante

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste. Relecture par Anaëlle Le Page, Chargée de Qualité
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Depuis le début de la pandémie liée au coronavirus SARS-CoV-2 ou Covid-19, la population mondiale est au fait des symptômes qui doivent les inciter à consulter. Si la majorité des personnes qui en sont victimes retrouve la santé au bout de 2 à 3 semaines, certaines vont continuer à ressentir des symptômes au-delà de ce délai. On parle alors de persistance de la maladie, plus connue sous l’appellation de Covid long, avec diverses manifestations.

Quand parle-t-on de Covid long ?

Le Covid long toucherait 10 à 20% des personnes ayant contracté le virus de la Covid-19. Il est défini par la persistance des symptômes au-delà de 4 semaines après l’infection aiguë ou par la résurgence d’un ou de plusieurs symptômes pendant plusieurs semaines à plusieurs mois après la guérison apparente de l’infection. Ces symptômes ne sont pas expliqués par une autre maladie sans lien avec la Covid-19. De même, les complications post-hospitalisation et les syndromes post-soins intensifs ne sont pas considérés comme faisant partie des cohortes symptomatologiques du Covid long. Néanmoins, ils peuvent être concomitants avec ce dernier. 

Les symptômes du Covid long

Le Covid long peut se manifester par le biais de divers symptômes qui peuvent se présenter seuls ou associés. Il s’agit de :  

  • fatigue souvent intense pouvant altérer la qualité de vie 
  • troubles respiratoires : essoufflement (avec ou sans effort), toux…
  • douleurs diverses : thoracique, intercostale, articulaire, musculaire, dorsale…
  • troubles oculaires : larmoiement, fatigue oculaire, troubles de la vision…
  • troubles auditifs : douleur au niveau de l’oreille, acouphènes
  • troubles cardiovasculaires : tachycardie (palpitations), syndrome de Raynaud, douleur le long des trajets des vaisseaux
  • troubles des phanères se manifestant par une chute de cheveux
  • troubles cutanés : prurit, urticaire, pseudo-engelure, rougeur…
  • troubles neurologiques 
  • cognitifs : troubles de la mémoire et/ou de la concentration, désorientation
  • sensoriels : persistance de la perte du goût (agueusie) et de l’odorat (anosmie) ou leur altération
  • paresthésies : sensation de brûlure de la peau, fourmillements ou engourdissements des membres… 
  • céphalées
  • vertiges
  • troubles du sommeil : insomnie, réveils nocturnes, somnolence diurne
  • troubles digestifs : gastrite, diarrhée, sensation de plénitude, constipation
  • troubles de l’humeur : irritabilité, anxiété voire dépression
  • troubles sexuels : troubles de l’érection, baisse de la libido
  • troubles du cycle 

L’évolution du Covid long est fluctuante avec une récupération lente. Les symptômes régressent progressivement avec parfois une exacerbation de ceux-ci. Les facteurs à l’origine de cette exacerbation varient selon les patients. 

La prise en charge du Covid long

En cas de persistance des symptômes de la Covid-19 après sa phase aiguë, il convient de consulter votre médecin. Des examens complémentaires peuvent être effectués pour évaluer l’impact général ou spécifique de la maladie sur votre santé générale. La prise en charge se fait au cas par cas puisqu’il n’existe pas de traitement spécifique du Covid long. Elle peut être pluridisciplinaire, faisant appel à différents spécialistes : cardiologue, pneumologue, neurologue, ORL, rhumatologue, kinésithérapeute, psychologue… regroupés au sein de cellules de coordination post-Covid pour les cas complexes.

Dans tous les cas, il convient de respecter les étapes de la convalescence. Il est important d’être régulier(e) en ce qui concerne les séances de rééducation (physique, respiratoire ou sensorielle). Augmentez progressivement les efforts et adaptez-les au quotidien en fonction de vos capacités : une activité ne doit pas déclencher un symptôme. Pensez également à respecter le rythme éveil/sommeil et avoir un environnement propice au sommeil. Enfin, mangez équilibré et varié et éliminez les excitants (caféine, tabac, stupéfiant, alcool…).

Pour accélérer la guérison, la régularité dans les soins et les suivis médicaux sont indispensables. Et n’hésitez pas à demander un soutien psychologique, l’essentiel étant de ne pas rester isolé(e).

Sources :
Ameli
Organisation Mondiale de la Santé
Inserm
Vidal